Dans les coopératives agricoles, l’adhésion des associés coopérateurs est formalisée, notamment, par la souscription de parts sociales d’activité. Le remboursement de ces parts en fin de période d’engagement obéit à un ensemble de règles juridiques et statutaires visant à concilier les droits individuels des associés coopérateurs avec la stabilité financière de la coopérative.
Conditions de remboursement des parts sociales
A la fin de son engagement, un associé coopérateur peut demander le remboursement de ses parts sociales.
Sauf situations particulières (telles qu’une revalorisation du capital social ou la couverture de pertes), ce remboursement s’effectue à la valeur nominale des parts.
La demande est soumise à l’examen du conseil d’administration, qui vérifie que l’associé coopérateur a bien respecté l’ensemble de ses obligations vis-à-vis de la coopérative. Le conseil fixe ensuite la date de remboursement afin de prévenir tout impact négatif sur la santé financière de la coopérative. En cas de difficulté économique exceptionnelle, le remboursement peut être différé, mais dans la limite maximale de cinq ans.
Délais et droits de l’associé sortant
Conformément aux statuts (article 20-6), le remboursement doit intervenir dans un délai de deux mois suivant l’assemblée générale ayant constaté le départ de l’associé.
De ce fait, l’associé coopérateur bénéficiera, le cas échéant, au titre de son dernier exercice d’engagement d’activité, du versement décidé par l’assemblée générale à laquelle il aura été convoqué, des intérêts servis aux parts sociales ou des dividendes reçus au titre des participations détenues et de la distribution de ristournes d’activité.
Il est à noter que ces droits sont conditionnés à la réalisation d’exercices complets d’activité au cours de la période d’engagement.
Conséquences pour la coopérative
Le remboursement des parts sociales constitue une sortie de trésorerie que la coopérative doit juridiquement compenser.
En conséquence, la prochaine assemblée générale a l’obligation de constituer une réserve obligatoire, prélevée sur le résultat, d’un montant équivalent à celui du remboursement. Cette dotation peut être réduite du montant des nouvelles parts sociales souscrites au cours du même exercice, permettant ainsi un rééquilibrage des fonds propres de la coopérative.
Responsabilité postérieure de l’Associé
Même après son départ, un associé coopérateur reste juridiquement tenu pendant cinq ans des dettes sociales existant au moment de sa sortie, à concurrence de sa part dans le capital. Cette responsabilité s’exerce à l’égard des autres associés coopérateurs et des tiers.
Conclusion
Le régime de remboursement des parts sociales d’activité traduit l’équilibre recherché par le droit coopératif entre la liberté de retrait individuelle des associés et la préservation de l’intérêt collectif. Un formalisme rigoureux encadre les conditions de sortie pour protéger la pérennité financière de la coopérative tout en assurant à l’associé sortant une juste restitution de ses apports. L’enjeu est donc double : respecter les engagements statutaires et garantir une gestion prévoyante de la gouvernance coopérative.